Nuit dans le passé [Rés Jenny]

Mark s’était permis pour une soirée de revenir dans le passé. Seulement pour une soirée de revenir ou il avait autrefois passé ses pires et ses meilleurs moments. Et ce en compagnie d’une bouteille de vodka et de son mp3 qui le coupait du reste du monde. Jill’ l’avait laissé partir sans rechigner quand il lui avait dit qu’il allait faire du camping. Ce qui l’avait un peu étonné d’ailleurs. Ce n’était pas dans son habitude de ne pas posé de question quand il sortait comme ça un soir et pour la nuit qui plus est. Le plan pour la soirée…Se noyé dans la vodka et dans ses souvenirs. Ça n’arrangerait rien, mais ça n’empirerais rien non plus. Ce qui l’avait mené à ce moment précis. Celui ou l’alcool l’engourdissait et ou le soleil couchant le poignardait. C’est ici qu’il avait vu Jenny pour la dernière fois. Il était cent fois plus en colère quand temps normal. Son père le faisait chier, sa mère, sa sœur avec son piano à 6h du matin, son frère qui était aussi colérique que lui. L’école, cette guerre tout lui pesait sur les épaule, tout lui tapait sur les nerfs. Tout, sauf Jenny. Leur rencontre régulière lui permettait de survivre à tous les jours. Elle était la raison pour laquelle il n’était pas partie plutôt. Elle l’avait gardé à Acadia pour plus d’un an. Probablement qu’elle ignorait ce détail et il était trop orgueilleux pour lui avouer. Il avait sortit ensemble pendant presqu’un an sans que personne le sache. Il l’avait aimé…Vraiment aimé, mais c’était le sacrifice qu’il devait faire pour retrouver sa tranquillité d’esprit, pour apprendre à vivre sans guerre.

Il se souvenait à la perfection des soirées qu’ils avaient passés ici même, sur le Mont Canneldis. Quand il venait se réfugié ici il savait que maximum une heure plus tard elle arriverait. Ça le faisait toujours rire de la voir toute joyeuse et pomponné, alors qu’elle se trouvait en pleine montagne. Au moins, elle n’avait pas une paire de soulier au pied. Jenny était un peu comme un lampadaire pour lui. [Pas de commentaire!! XD] Sans qu’il n’ait à faire quoi que ce soit, elle était la pour lui, pour lui aider à voir plus clair. Elle avait toujours eu la touche magique pour le calmer et lui remonter le moral quand il en avait besoin. Le souvenir de leur premier baiser lui revint à l’esprit. Il s’était « enfermer » dans la Salle de réunion pour être tranquille. Il était tôt et comme à son habitude Lena faisait des siennes sur le piano. Mark avait donc préféré se réfugier dans un endroit plus calme plutôt que d’étriper sa petite sœur pour pouvoir dormir. Il était assoupit enveloppé dans une couverte quand Jenny était entrée en douce dans la salle. Il ignorait combien de temps elle était restée là à le regarder dormir, mais elle était là en face de lui quand il s’était réveillé. Ça faisait un moment qu’ils avaient commencé à se parler et à essayer de ses connaitre. Ils avaient découvert qu’en tant qu’ainé ils se comprenaient beaucoup mieux qu’ils ne l’auraient cru. L’opinion qu’il avait de l’ainé Léger changea peu à peu et ce matin là, il se réveilla avec sa belle en face de lui. Il avait cru rêver au début, mais il s’aperçut du contraire quand il l’entendit rire. C’était un son qu’il n’avait malheureusement pas la chance d’entendre souvent. « Je veux t’entendre rire plus souvent » lui avait-il dit avant de la prendre dans ses bras. Ils étaient restés un long moment comme ça sans dire un mot. Pour la première fois depuis une éternité il se sentait bien, aucune pression sur les épaules autre que de profiter du moment présent. Ce fut en la regardant dans les yeux qu’il vit cette étincelle. L’étincelle qui manquait à toutes les autres. Lena aurait dit qu’elle avait des étoiles dans yeux et il aurait approuvé. C’était à ce moment là qu’il l’avait embrassé.

Il secoua la tête pour se ramener à la réalité. Dommage que la réalité soit encore plus douloureuse que ses souvenirs. Elle lui en voulait. Elle l’ignorait et l’évitait. C’était douloureux et tellement dérangeant. Qu’est ce qui lui prenait? Pourquoi s’attacher autant à une veille histoire? Il s’en voulait d’être partie sans lui en avoir parlé. Il s’en voulait de ne pas lui avoir donné de nouvelle. Il s’en voulait de l’avoir ignoré aux funérailles, mais quand il l’avait revu quelque chose en lui s’était déchiré. Quelque chose en lui s’était brisé. Il aimait Jill’ et ensemble ils avaient une vie. Il ne laisserait pas une vieille amourette détruire son mariage et sa vie de famille, mais il y avait toujours la voix de sa conscience qui lui murmurait des choses insensées. Comme quoi il aimerait encore Jenny!! C’était faux, bien sur! Du moins il le croyait…Il l’espérait. Mais s’il ne l’aimait plus pourquoi avait-il autant envie d’être avec elle présentement? Pourquoi sa colère lui faisait autant mal?

Il abandonna sa bouteille sur la souche ou il était assis une seconde plutôt et se mit à faire les cent pas tandis que le soleil se couchait pour de bon. Le regard fixé sur les flammes, il n’arrivait pas à trouver une autre raison pour sa réaction devant les agissements de Jenny. Il chercha jusqu’à ce que l’évidence le frappe. Il aurait voulut qu’elle soit là présentement. Il aurait voulut pouvoir la serrer dans ses bras encore une fois. Il ne l’avait pas oublié. Il s’était seulement concentré sur autre chose que ses souvenirs. Les remisant au fin fond de sa mémoire pour ne pas avoir à affronter la duplicité dont il avait fait preuve.

Les écouteurs cracha du Rise Against à plein volume dans ses oreilles, il n’entendit pas les bras craqué au abord de son camp de fortune et trop concentré sur les flammes il ne vit personne s’approcher.

La nuit commençait à tomber doucement, dans un tourbillon de nuages aux teintes mauves et oranges, le tout sur un fond qui dégradait d'un rose saumon au bleu clair. Le spectacle était absolument divin, et simplement assise sur le banc proche de l'entrée arrière du Manoir Léger, Jenny regardait la noirceur tombée au ralentit sur Acadia. Resserant son long manteau noir de style ''trench'', les températures de novembres sont toujours froide, les jambes croisée, la demoiselle ne bougeait pas, le regard fixé vers le ciel où peu à peu apparaissait des étoiles scintillantes, si ce n'est pour replacer de temps les mèches folles qui s'échappaient de son chignon fait à la va-vite. En fait, c'est une façon de parler, Jenny avait effectivement passé une dizaine de minute sur sa coiffure, pour s'assurer qu'elle soit parfaitement... défaite. Le bois gêlé sur lequel elle était assise lui donnait des frissons, et simplement vêtue d'un jeans du genre ''slim'', l'aînée des Léger commençait à avoir froid. Elle se leva donc, réajusta le bas de ses jeans sur ses bottes à talons hauts, au bout pointu ainsi que le col de son gros pull col roulé blanc, et croisant les bras sur sa poitrine commença à marcher vers le Mont Canneldis. Masse opaque contre le ciel encore bleuté, Jenny avait de la difficulté à comprendre pourquoi seulement de mauvais souvenirs l'avait empêchée d'y retourner depuis plusieurs années. Et mauvais souvenirs, c'est vite parlé, car à l'époque, rien ne la rendait plus heureuse que de penser à Lui. D'être avec Lui, d'être dans ses bras... Décidée de ne pas y penser, la demoiselle Léger décida d'y faire un tour, juste profiter de la tranquileté de la nature, du repos de la nuit. Elle marcha lentement dans l'herbe haute, ce n'est pas comme si elle, ou sa soeur ou son frère, s'occupait du jardin, elle arriva finalement au pied du mont. Relevant la tête, elle ne put s'empêcher un sourire mélancolique.

Elle prit le petit chemin qui tournait, et elle vit alors une souche. Cette souche où elle s'assoyait toujours pour enlever ses souliers, jamais adaptés pour une partie d'escalade. Elle se rappelait, sans le vouloir, et essayant de s'en empêcher, mais rien à faire. Elle se rappelait quand elle s'assoyait pour enlever ses talons vertigineux, Mark qui l'attendait un peu plus haut en la regardant en souriant. Comment il lui tendait la même pour qu'elle monte la première pente, jusqu'à leur petit coin. Malgré le froid, elle glissa ses bottes derrière la souche, et ses pieds gêlés dans ses simple petites chaussettes de coton, commença son ascension. Le fait que Mark ne soit pas là pour l'aider à monter, pour lui tendre la main, ça lui fit mal. Mais elle ferma les yeux et secoua la tête. Elle s'était promis de ne pas se rappeler celà, pas maintenant du moins. Ce soir, elle profitait de la nature tranquille. Ses petits bas blancs étaient déjà fichus, et déjà Jenny ne sentait plus le bout de ses orteils. Mais celà ne la fit pas rebrousser chemin, en fait, elle l'oublia vite. Alors qu'elle regardait le ciel où passait par moment d'oiseaux égarés, partis trop tard pour leur immigration vers le sud, elle bûcha contre une racine et malgré toute sa grâce naturelle, s'affaisa sur le terre froide. Assise sur ses fesses, sur lesquelles elle s'était retournée, Jenny ne put empêcher un nouveau sourire mélancolique. Les images de Mark qui lui donnait la main en jeune homme galant pour ne pas qu'elle se bûche, comment à chaque fois pour le faire rigoler, elle sautait gracieusement par dessus la racine et souriait comme si elle venait de commettre une exploit. S'empêchant le plus possible, la demoiselle Léger ne put empêcher une larme , une petite larme solitaire. Se reprenant vite, elle essaya la goutte qui perlait sur sa joue satinée, et se releva. Les genoux de son jeans étaient fichus, couvert de terre, et un peu embêtée de perdre ainsi une paire de Guess?, Jenny continua son chemin en époussetant du mieux qu'elle le pouvait la terre. Regrettant soudainement d'avoir voulu garder ses traditions en enlevant ses bottes, bien qu'elle ne soit pas du tout adaptées pour la marche en montagne, Jenny frissonna. Simple froid, ou souvenirs trop opressants? Partout où elle posait son regard, lui venait en flash un des moments magiques qu'elle avait passé avec Mark au Mont Canneldis, une des nuits où il s'enfuyait d'abord de quelconques réceptions, et que Jenny venait le retrouver quelques minutes plus tard à peine. Toutes ces nuits où ils restaient simplement assis, lui la couvrant de ses bras pour la réchauffer, sans rien dire de peur de briser la magie du moment. Jamais la demoiselle Léger n'avait vécut un tel bien être avec quelqu'un d'autre. Et si c'était pour être encore blessée, comme elle l'était toujours, elle préférait rester à ses habitudes du moment, les aventures d'une soirée.

Simplement par curiosité, et non pas encore pour se rappeler d'autres souvenirs que bien si ils la blessaient, lui rappelait l'époque la plus heureuse de sa vie, du moins, c'est ce qu'elle essayait de se convaincre, Jenny décida d'aller voir le coin où ils se retrouvaient. Encore un peu plus haut, à la gauche, et il y avait cette petite clairière, d'où ils pouveaient voir le ciel, tout en étant assis sur l'herbe, entourés d'hauts conifères. Ce même coin où ils avaient en quelque sorte fait leur première rencontre. Ils ne s'étaient jamais vraiment appréciés, mais cette nuit-là, lorsque Mark avait fugué à la montagne, et que Jenny l'avait trouvé totalement par hasard, ils s'étaient parlés sans barrière, et sans vraiment vouloir se l'avouer, ils s'étaient rendus compte de plusieurs points communs, comment seulement l'autre pouvait pleinement les comprendre. Ils s'étaient vus plusieurs fois encore, parfois par hasard, parfois aussi, ils se donnaient des petits rendez-vous, seulement pour parler, rien de plus. C'est ce qu'ils voulurent se convaincre de, jusqu'à ce que Jenny réalise qu'elle l'aimait, et qu'elle ne pouvait plus se le cacher. Décidée un matin, de le lui avouer, elle s'était levée tôt, et avait filé chez les Leblanc sous prétexte de voir Lena. Son amie était fatiguée, mais elle semblait aussi triste. Mark n'était pas rentré dormir, après s'être disputé fortement avec ses parents. L'aînée des Léger savait qu'il était dans la Salle, où il allait souvent dormir quand les tensions à la maison étaient trop importantes. Déjà pleinement éveillée, elle avait faussé compagnie à Lena sous un faux prétexte, non pas sans l'avoir d'abord rassurée, puis s'était dirigée le plus silencieusement possible vers la Salle. Et elle l'avait trouvé là, dormant profondément, enveloppé dans sa couverte. Avec un sourire rempli de tendresse, elle s'était simplement assise à ses côtés, et sans vouloir faire de bruits, de peur de le réveiller, l'avait regardé dormir. Une trentaine, toujours pas tannée de le regarder, elle l'avait vut se remuer doucement sous sa couverte. Avec un petit rire, elle le salua simplement, et lui souhaita un bon matin. Si il parut d'abord un peu étonné de la voir là, ça ne dura pas longtemps, et il la prit dans ses bras. Légérement gêlée à cause du manque de chauffage de la Salle, elle ne put s'empêcher un frisson. Mais ce n'était sans doute pas la seule raison. Ils s'étaient regardés, et comment il la regardait, Jenny comprit qu'il savait qu'elle l'aimait. Et elle comprit aussi qu'il l'aimait en retour. Et c'est ainsi qu'ils échangèrent leur premier baiser. Le premier d'une longue succession d'autres, jusqu'à ce que Mark s'enfuisse en Irelande...

Pleurant un peu plus, Jenny continuait de marcher. Tous ses souvenirs lui faisaient du mal, mais elle ne comprenait pas pourquoi elle n'était pas revenue de cette histoire. Plus de cinq ans s'était écoulé, mais elle souffrait toujours autant. Et la raison était évidente. Même si elle ne voulait pas se l'avouer, elle l'aimait toujours. Mais elle ne pouvait se permettre de l'aimer. Autant que cela la fasse souffrir, il avait une femme, une petite fille des plus adorables, et Jenny ne pouvait par leur faire du mal en rammenant une vieille histoire. Ça serait totalement puéril. Alors qu'elle se concentrait à ne plus l'aimer, à finalement l'oublier, elle vit un feu brûlé un peu plus loin. Elle ne put s'empêcher de sourire. Un jeune couple profitait du coin qu'elle avait autrefois partagé avec Mark. Sans vouloir les déranger, Jenny décida de leur jeter un coup d'oeil, heureuse de se rendre compte que l'amour existait toujours, mais ce qu'elle vit glaça son sourire. Dos à elle, Mark, et oui, LE Mark Leblanc était assis. Il ne sembla pas la voir venir, il devait sans doute écouter sa musique. Blessée, et bien décidée de ne pas se faire voir, de ne pas à avoir à lui parler, Jenny se retourna pour rentrer chez elle. Qu'elle idée elle avait eu de venir ici. Elle savait que ça allait la faire souffrir, simplement.

Mais alors qu'elle n'était encore qu'à quelques pas de Mark, elle trébucha contre une souche, qui tomba, et dans un bruit fou d'éclat de verres, une bouteille de vodka, appartenant sans doute à Mark éclata sur le sol. Le seul problème, c'est que désiquilibrée par son accrochage avec la souche, la demoiselle Léger tomba pour la deuxième fois de la soirée dans les éclats de vitre, et un grand morceau, qui tenait debout verticalement, retenu par une motte de terre, lui coupa la main. Elle ne put s'empêcher un cri de douleur. Les larmes jaillir de ses yeux sans qu'elle puisse rien y faire, un trop grand mélange d'émotions et de douleur, et tout en essayant de faire une compresse avec sa main, elle se forçait de ne pas regarder le sang, elle en avait toujours horreur. Mais son cri avait sans aucun doute attiré l'attention de Mark...

Toujours aussi perdu dans ses souvenirs et isolé par sa musique, Mark n'avait aucunement entendu Jenny arriver par derrière. Il ne remarqua même pas sa présence jusqu'à ce qu'il entende à travers la musique ce qui ressemblait dangereusement à un cri de douleur. Par réflexe il enleva un écouteur et tendit l'oreille. Il se rendit rapidement compte que les lamentations venait de derrière lui. il se redressa donc et se retourna pour voir qui était là. La panique le prit au ventre en reconnaissant Jenny par terre et en pleurs. Rapidement, il alla la rejoindre et s'accroupit pour voir qu'est ce qu'elle avait. Elle n'eut aucunement besoin de parler. Les éclats de verre un peu partout parlaient à sa place. Il l'aida à se lever et alla chercher son sac à dos dans la tente qui avait pris la peine de monter pour une fois. Il en sortit sa trousse de premier soin. Il donna un chiffon propre à Jenny pour qu'elle fasse une compresse en attendant qu'il trouve le péroxyde et quelques chose pour faire un bandage.

Une fois qu'il eut en main tout ce qu'il avait de besoin, il retourna près de la jeune. Évitant de la regarder dans les yeux, il se concentra sur sa blessure. Elle n'était pas très profonde. C'était déjà ça de gagner!! Il désinfecta la plaie.

-Petite problème, dit-il en rapprochant sa main pour mieux voir.

Il attrapa sa lampe de poche dans son sac et la tendit à Jenny.

-Veux-tu tenir ça s'il te plait? Il y a un morceau de verre qui est resté dans la coupure. Je vais essayer de l'enlever, mais il faut absolument que tu restes calme. Ça risque de faire mal... Ok ma belle?

Il avait ressortit ce vieux surnom sans y penser. Il l'avait longtemps appeler comme ça. C'était presque naturel pour lui!!

Il attrapa la pince dans sa trousse et entreprit de sortir le morceau qui était resté coincé dans la main de Jenny. Il ne fallut pas longtemps pour l'enlever, mais il savait que ça avait été douloureux. Une fois le morceau de verre jeté dans le feu, il entreprit de lui faire un bandage assez serré pour arrêter le saignement. Ce n'est qu'une fois le bandage finit qu'il osa la regarder dans les yeux. Une douleur fulgurante lui traversa le coeur. La même douleur qu'il voyait dans les yeux de la jeune femme devant lui. La douleur qu'il avait lui même causé. Il essuya lentement les larmes qui maculait ses joues.

-Je suis désolé, souffla-t-il.

La raison de cette excuse n'était pas vraiment défini. Pour avoir laisser trainer sa bouteille, pour être partit en Irlande, pour s'être marier, pour être revenu. La liste était longue. Elle n'avait probablement aucune idée comment il pouvait avoir mal en ce moment. Et s'il pouvait prendre la douleur de Jenny et la subir à sa place il le ferait. Il aurait aimer être indifférent à sa peine. Les choses auraient été tellement plus facile de cette fâçon, mais il n'avait jamais été un sans coeur et encore moins quand ça concernait Jenny Léger. C'est à ce moment là qu'il fut incapable de continuer à se mentir. Se mentir comme il lee faisait depuis des années. Il avait essayé de l'oublier dans les bras d'une autre et jusqu'à maintenant ça avait assez bien fonctionné. Jusqu'au funérailles de leurs parents en fait. La voir lui avait ramené en mémoire les bons souvenirs qu'il avait d'elle, mais surtout l'amour qu'il avait pour elle. Depuis ce jour, il n'avait cesser de penser à elle, ne serait-ce que pour essayer de ses convaincre qu'il ne l,aimait plus.

Il résista tant bien que mal à l'envie de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui de toutes ses forces. Elle lui avait manqué. encore plus qu'il ne l'avait imaginé!! Toujours debout en face d'elle, il ne pouvait détacher son regard de celui de sa belle. Parce que oui elle était redevenu sa belle. Celle qui hanterait ses jours et ses nuits. Il le savait. Bizarrement, Jillian ne lui effleura même pas l'esprit. Elle n'était pas là!! Elle ne comprenais pas. Jenny était là. Jenny comprenait!!

"Reviens sur Terre!! Tu es marié. T'as une petite fille qui t'attends à la maison et qui fait probablement une crise à sa mère parce que c'est pas toi qui la couche ce soir comme à tous les soirs", se sermonna-t-il.

Après avoir trébuché, Jenny avait ramené ses genoux autour d'elle, et tout en s'empêchant de regarder sa blessure, tenait fermement de son autre main la coupure, essayant d'exercer une pression pour arrêter le sang de couler. Mais rien à faire, elle sentait déjà quelques goutelettes qui tombaient sur ses jeans. Définitivement, ils étaient foutus. Mais aussi étonnant que cela puisse sembler, elle ne s'occupait de ses jeans pour le moment. Tout ce qu'elle cherchait, c'était quelque chose pour arrêter tout ce sang, elle en avait toujours eut phobie, et l'idée de se vider de tout son sang était son pire cauchemar. Alors qu'elle pleurait encore le plus silencieusement possible, aveuglée par ses larmes, elle sentit que quelqu'un la mettait debout. Elle n'avait même pas remarqué que Mark avait accourut pour voir ce qu'elle avait. Se tenant difficilement sur ses pieds, un mélange d'étourdissement, de douleur, d'émotions, et de froid, car ses pieds nus dans ses petits bas, eux aussi foutus, étaient tout bonnement gêlés, Jenny cligna plusieurs fois des yeux pour essayer d'y voir clair. Elle remarqua les contours flous d'un feu, et proche, une tente de laquelle sortit Mark. Baissant les yeux au sol, ne voulant surtout pas à avoir à affronter son regard, elle vit par la lumière projettée du feu, l'ombre de l'aîné des Leblanc s'avancer vers elle. Elle prit le chiffon qu'il lui tendait et s'en servit en compresse, après avoir essuyé sa main gauche qui avait temporairement servie de bandage. Jenny remarqua alors les gouttes, nombreuses, de sang sur son pantalon et sur le bas de son pull blanc, et elle se sentit tournée de l'oeil. Fermant les yeux, elle sentit Mark lui prendre la main. Elle ouvrit les yeux, et risqua un regard sur sa nuque avant de baisser son regard de nouveau au sol.

Sa main la brûla alors, et elle savait qu'il désinfectait sa plaie. Jenny ne put s'empêcher de grimacer, mais c'est alors que Mark brisa le silence qui durait entre depuis plusieurs années. ''Petit problème...'' Elle tressaillit, mais ne leva quand même pas les yeux. Qu'est-ce qu'il voulait dire par petit problème? Elle vit alors qu'il lui tendait une lampe de poche. De plus en plus inquiète, elle vérifia qu'elle éclairait bien sa main, puis rebaissa les yeux au sol, fixant ses bas crottés. Elle roula ses orteils, et contracta ses pieds, complétement gêlée. Qu'elle idée elle avait eu? ''Il y a un morceau de verre qui est resté dans la coupure. Je vais essayer de l'enlever, mais il faut absolument que tu restes calme. Ça risque de faire mal... Ok ma belle?'' Jenny leva les yeux, et fixa sa nuque gravement. Non pas que l'idée d'avoir encore plus mal la dérangeait tant, il fallait enlever le verre pour éviter une infection, mais pourquoi l'appelelait-elle ma belle? Pour sûr, il se moquait d'elle. Après être partit pendant plusieurs années, il revenait, marié et père, et il s'amusait à la narguer en l'appelant ma belle? Elle secoua la tête, et tout en murmurant entre ses dents, à peine assez fort pour qu'il puisse l'entendre, et sans articuler, elle lui répondit.

''Je ne suis plus ta belle''

Incompréhensible sauf si il l'écoutait attentivement, mais elle avait insisté sur le plus. Maintenant, c'était Jillian sa belle, ainsi que Zoey. Il n'avait pas le droit de se moquer d'elle ainsi. D'un côté, Jenny comprenait qu'il en était revenu de cette histoire, une simple amourette d'adolescence, c'est tout, qu'il l'avait oublié, mais elle restait fâchée. Autant elle était fâchée contre lui d'être partit, que d'être revenu. Rebaissant ses yeux, elle le vit alors approcher de sa main avec une pince. Mais que faisait-il, il n'allait tout de même pas...? ''Aïe!'' Et oui, il commençait à lui rentrer cette satannée pince dans sa main droite, déjà blessée. Au bout de ce qu'il lui sembla des heures, Mark retira finalement le morceau de verre, et la demoiselle Léger renifla doucement. Il prit alors sa main, et commença à lui faire un banadage, serrant fortement. Jenny aurait voulut refermer sa main sur la sienne, et regrettait soudainement d'être fâchée. Elle l'aimait encore, mais elle n'avait pas le droit de faire ainsi de la peine à sa famille, sa femme et sa petite fille, sous prétexte qu'en gosse gâtée, elle n'avait pas ce qu'elle voulait. Elle se contentait donc de le fixer, bien que lui ne regardait que son bandage, avec un peu moins d'éclairs dans les yeux. Elle sentit qu'il lâchait sa main, et c'est un peu à regrets qu'elle glissa sa main dans la poche de son manteau. Et c'est alors que ça arriva.

Sans gare, leur regard se croisèrent, et Jenny comprit qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. Ses grands yeux foncés qui la fixait. Ils n'avaient pas changés, si ce n'est que maintenant, la demoiselle Léger ne pouvait plus rien y déchiffrer. Ils s'étaient trop éloignés pour ça. Elle baissa les yeux sur sa main qui essuyait les larmes sur ses joues. Sans le vouloir, comme par réflexe, encore blessée, elle retira son visage, et baissa les yeux au sol. Elle ne voulait pas le voir, c'était trop difficile. Il fallait qu'elle s'en aille, et vite. ''Je suis désolé'' De nouveau fâchée, Jenny replanta son regard dans le sien. Désolé? Il était désolé? Après l'avoir quitté sans plus, sans avoir donné de nouvelles, après être revenu pour lui briser le coeur de nouveau, tout ce qu'il disait, c'était qu'il était désolé? Il se moquait définitivement d'elle. Ou quelque chose du genre. En colère, Jenny eut un petit rire mauvais. Plantant ses mains sur ses hanches, elle comprit alors qu'elle cherchait à le blesser. Lui faire du mal comme il lui en avait fait. Elle leva les yeux au ciel.

''Désolé? J'espère bien!''

Elle se retourna et commença à marcher en direction de chez elle. Mais pas comme quelqu'un en furie qui partait à la course. Elle marchait lentement, comme si elle voulait qu'il l'arrête, qu'il la prenne dans ses bras en lui disant qu'il ne l'avait jamais oublié, qu'il l'aimait. Mais ça n'arrivera pas. Et dans un sens, Jenny ne voulait pas que celà arrive. Après tout ça, seraient-ils capables d'être ensemble? Et puis, pourquoi se faire d'illusions, il avait une femme bon sens! Elle se retourna, pleurant de nouveau, et parlant assez fort pour qu'il l'entende, elle pointa la tente.

''Désolée de t'avoir dérangé en petit camping familial avec Jillian et Zoey!''

Elle se retourna, mais ne marchait plus. Elle avait fais exprès de mentionner le nom de sa femme, de sa fille, pour lui montrer à quel point elle souffrait, mais elle pensait tout de même sincérement qu'il était de sortie avec eux, une petite sortie en famille. Lorsque Mark était revenu à Acadia, accompagné de sa nouvelle famille, et qu'il avait tenté de la lui présenter, Jenny s'était retourner sans un mot, et était partie. Elle n'avait rien contre Jillian ou Zoey, mais en principe, elle ne pouvait les aimer.

''Je ne suis plus ta belle''

Il aurait préférer ne pas l'entendre. Il aurait préférer ne pas avoir aussi mal en sentant l'amertume dans sa voix et ne pas voir les larmes dans ses yeux. Il aurait préférer ne pas être la cause de son mal. Tout était de sa faute. Cependant, ce que Jenny ignorait s'était que s'était son surnom à elle et que personne d'autre en avait hérité. Elle était et resterait sa belle. Il n'avait jamais appeler Jill' comme ça. Jill' était...Jill'!! Quelqu'un qui le connaissait bien comme Jenny pourrait surement voir comment ce manque de surnom pour sa femme pouvait trahir ce qu'il ressentait pour elle. Il était du genre à donner des surnoms à tout le monde sans se gêner pourtant il n'avait jamais été capable de faire de même avec Jill'. Elle était resté Jill'.

Et puis, il n'avait pas vraiment réfléchit. Le surnom qu'il avait donné à Jenny autrefois était sortit naturellement. Sans conséquence apparente sur le moment, mais il s'était trompé de toute évidence.

-Tu seras toujours m'a belle, finit-il par dire à voix basse, toujours aussi concentré sur la blessure de Jenny.

Après qu'il est finit le bandage, il réussit finalement à réunis assez de courage pour la regarder dans les yeux. Il n'avait aucune idée jusque là de comment ce regard lui avait manqué, mais il était différent. Éteint...La culpabilité l'envahit. C'était de sa faute si son regard n'était plus brillant. Qu'il n'y avait plus l'étincelle qui l'avait attiré la première fois.

Il essuya son visage d'un geste tendre, mais elle se retira et se fache quand il s'excusa.

''Désolé? J'espère bien!''

Ce n'était pas sa Jenny ça. Sa Jenny ne chercherait pas à lui faire mal, mais aurait vu qu'il souffrait déjà dans toute les fibres de son être. Quand elle partit il remarqua ses chaussettes blanches crasseuse et se concentra sur ce point qui autrefois devait être blanc et le regarda s'éloigné. Il n'allait pas l'arrêter. Si elle voulait partir il n'avait pas le droit de l'en empêcher. Il vit les pied s'immobliser et se retourner. Il se força à la regarder dans les yeux.

''Désolée de t'avoir dérangé en petit camping familial avec Jillian et Zoey!''

Cette fois quand elle se détourna, il ne resta pas immobile et alla se planter devant.

-Tu penses vraiment que j'aurai sortit une bouteille de vodka si Zoey et Jillian avait été là, lui fit-il remarquer doucement.

Refusant qu'elle ne s'enfuisse une deuxième fois, il la souleva dans un geste précis et rapide et la ramena au campement. Il l'assit sur la souche ou avait trôné sa bouteille de vodka maintenant sur le sol en morceau. Il sortit de son sac une paire de chausette de rechange et lui mit, enlevant celle qu'elle portait qui été complètement trempée. Au moins celle-là était sec. Ça lui éviterait d'attraper un méchant rhume. Accroupit devant elle plus sérieux que jamais il était perdu dans son regard.

-Tu peux partir si tu y tiens, mais je préférerais que tu restes.

Sans vraiment réfléchir, il approcha son visage de celui de Jenny. Elle lui avait tellement manqué. Il avait tellement envie de la tenir dans ses bras. De prendre soin d'elle, de guérir sa douleur. Sur un coup de tête il continua son mouvement et l'embrassa doucement. Le contact ne dura que deux petite secondes, mais il en avait la chair de poule. Cette sensation lui avait manqué. Celle qui lui prouvait qu'il était vivant!! À ce moment ci elle pouvait lui répondre, le repousser...Peu lui importait, maintenant qu'il était en pleine possession de ses souvenirs!!

[Voilà ce que j'entendais par aperçu dans le flood!! lovelove

]

''Tu seras toujours ma belle'' Jenny leva les yeux vers lui, secoua la tête, se convaincant qu'elle se faisait que de belles illusions, puis se remit à fixer sa blessure. Affronter sa peur du sang, ainsi que de la vue du sang, lui semblait moins pire qu'à affronter la vue de Mark. Chaque fois qu'elle le voyait, même qu'elle entendait sa voix, ou qu'on lui parlait simplement de lui, son coeur chavirait et elle sentait son estomac se serré. Un mélange de colère et d'amour. Mais ne sachant pas trop si c'était une bonne chose ou non, c'était toujours l'amour qui l'emportait. Malgré toute sa colère, elle ne pouvait rester fâchée, et faire comme si elle ne ressentait plus rien pour lui, faire comme si toute trace d'amour qu'elle portait pour lui avait disparue. Et puis toute cette histoire remontait à tellement longtemps... Bien sûr, c'est une des personnes les plus rancunières dans Acadia en entier, mais il fallait bien en revenir un jour. Elle pouvait lui pardonner. Il lui faudrait seulement encore un peu plus de temps. Le temps de devenir adulte et de se dire qu'elle ne peut rien y changer. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'est en revenir, régler les choses avec Mark, et finalement continuer sa vie. Le seul problème, c'est que les choses ne semblaient pas vouloir se régler... À chaque fois qu'il était proche, la colère la submergeait, et bien qu'elle essayait de le cacher, elle ne supportait pas d'être dans la même pièce que lui. Elle l'avait donc fuit pendant près de deux ans. Mais ce soir, inévitable, ils leur faudraient se parler finalement. Fixant toujours sa blessure, Jenny ne répondit rien à son précédent commentaire, mais celà la laissa encore plus tourmentée. N'était-ce pas Jillian sa belle maintenant?

Lorsqu'il avait approché sa main de sa joue, sa première idée fût de le laisser faire, d'aller se réfugier dans ses bras, et de tout oublier. Seulement son instinct ne voulait pas, elle se se retira vivement. Plus vivement qu'elle l'aurait voulu, mais Mark devait comprendre qu'il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était ce soir. Comme si rien ne c'était passé. Jenny avait cherché à le blesser, oui, Mais une chose était sûre, elle n'arriverait jamais à le blesser comme il l'avait fait. Deux secondes plus tard, elle regrettait ses praoles. Elle n'était pas du tout du genre à regretter ses faits et gestes, mais elle ne voulait pas faire fuir Mark. Elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle ne ressentait plus rien pour lui. Alors, elle partie, et puis après avoir lâché une phrase sur sa femme et sa fille, elle s'était de nouveau retournée, mais n'était pas partie. Bien qu'elle essayait de se convaincre que c'était stupide, et que ça ne la blesserait qu'encore plus de rester là, elle voulait qu'il la retienne. Elle entendit des bruissements de feuilles mortes derrière elle, et Mark apparut dans son champ de vision. Il était venu la retenir. Elle ne put s'empêcher de sentir son coeur chaviré. ''Tu penses vraiment que j'aurai sortit une bouteille de vodka si Zoey et Jillian avait été là?'' Typique, elle avait mentionné sa famille, il venait la défendre. Comme tout bon père. Jenny se retourna, et s'apprêta à lui répondre "Tu as raison..." d'un ton indifférent avant de recommencer à marcher, lorsqu'elle se sentit levée de terre. Au sens figuré et réel. Très doucement, Mark la prit dans ses bras. La demoiselle Léger avait envie de sourire, de l'entourer de ses bras, de reposer sa tête contre son torse, et tout simplement s'endormir là, mais encore une fois son instinct prit le dessus. Un peu moins vivement cette fois. Elle se permit même de poser délicatement sa tête contre son torse, mais son visage restait indéchiffrable. En dedans cependant, il bouillait.

Après ce qui lui semblait tout juste deux secondes, Mark la déposa délicatement sur la souche. Jetant un coup d'oeil inquiet aux morceaux de verres autour, elle rammena ses jambes contre sa poitrine, puis jeta un coup d'oeil à sa blessure, se qui ne fit que l'inquièter encore plus. Elle regarda alors Mark, et ne put s'empêcher de sourire. Il s'appliquait à enlever ses chaussettes, complétement foutues, et à lui en mettre une nouvelle paire chaude et sec. Toujours aussi intentionné. Croisant ses jambes, Jenny ne put s'empêcher de regarder ses pieds. Elle avait toujours froid, mais ses pieds se dégelaient tranquilement. ''Tu peux partir si tu y tiens, mais je préférerais que tu restes.'' Soudainement, Jenny n'y tenait plus du tout. Elle voulait rester là, oublier sa femme, sa fille, leurs problèmes, et qu'ils restent simplement assis là l'un face à l'autre.

"Je reste..."

Elle eut un petit sourire, et leva les yeux vers lui. Juste à temps pour voir son visage approché du sien. Son coeur se chavira une énième fois, puis partit à la chamade. D'accord, il avait une femme, une fille. Mais il était là, maintenant, avec elle, et sa nouvelle famille n'était pas là. Elle sentit alors ses lèvres se poser sur les siennes. Il l'embrassa doucement, quelques secondes à peine, mais il garda son visage proche, et Jenny ne put s'empêcher de coller son front contre le sien. Le contact de leurs lèvres lui avait terriblement manqué, voilà plus de six ans qu'elle attendait de pouvoir l'embrasser à nouveau. Elle ferma les yeux. Bien que bercée par le bien-être, elle restait un peu fâchée, mais elle savait que comment elle réagirait maintenant serait la réponse définitive à Mark. Si ils se laissaient finalement tranquille. Ou si ils continuaient celà. Et bien qu'elle ne soit pas sûre encore de ce qu'il allait se passer entre eux, Jenny ne voulait pas le laisser filer.

Elle glissa alors ses mains derrière sa nuque, et tout en gardant leur front collé, et elle reprit le contact de ses lèvres. Plus passionnèment, avec plus de sentiments cette fois. Ça lui avait tellement manqué. Elle ne comprenait plus comment elle avait pu survivre aussi longtemps sans ce contact entre eux. Après un moment, elle rompit leur baiser, en douceur, et tout en gardant ses mains derrière sa nuque, baissa la tête et la secoua légerment.

"Tout ceci est impossible..."

Elle leva les yeux, leur visage pratiquement collé. Mais il fallait qu'elle en fasse mention. Elle ne pouvait le laisser passer.

"Tu as une femme, tu es père... ça ne peut pas... on ne peut pas... et puis..."

Elle s'interrompit, et garda la tête baissée. Elle voulait qu'il la rassure, qu'il lui dise qu'il n'aimait qu'elle. Mais c'était impossible, il était marié, avait des engagements... Un frisson la parcourut.

"Je reste..."

Des que cette affirmation fendit l'air, Mark se sentit mieux comme si une pression immense venait de quitter ses epaules. Il se contenta d'hocher de la tete cependant pour ne pas qu'elle se rende compte de sa joie. Son sourire acheva de le rendre heureux et de le convaincre qu'il ne pouvait se separer d'elle encore une fois. Elle r/pondit a son baiser aevc douceur, mais quelque chose lui disait que la conscience de Jenny lui jouait des tours. Alors que pour une fois la sienne se la fermait.

Ils resterent dans cette position un moment. Front contre front, elle les mains sur sa nuque et lui les bras appuye de chaque cote du corps de sa belle. Il n'osait pas la toucher de peur de la faire fuir. Ce qui etait bien la derniere chose qu'il voulait. Quand elle l'embrasssa a son tour, son coeur manqua un battement. Il repondit a son baiser de la meme facon. Avec passion et amour!!! Il se retint de lacher un juron quand elle y mit fin. Elle resta dans al meme position, mais ses yeux ne pouvait mentir. Il avait eu raison en croyant que la conscience de la jeune femme s'en melait et ses parole le prouverent.

"Tout ceci est impossible...Tu as une femme, tu es père... ça ne peut pas... on ne peut pas... et puis..."

-Regarde autour de toi une seconde, dit-il d<une voix douce. Est-ce que tu vois Jill' quelque part? Ou Zoey?... Non, alors oublis-les trente secondes.

C'est alors qu'une idee commenca a germer dans son esprit, mais il attenderait avant d'en parler a Jenny. Il devait attendre le bon moment. Ca faisait un moment qu<il n'avait pas porte attention a ce qui jouait dans une de ses oreilles, mais cette fois la chanson le prit de court.

Il se redressa lentement pour aller s'asseoir derriere elle sur la souche. Collant son torse contre son dos et passant ses bras autour de sa taille. Il lui mit ensuite l'ecouteur libre dans l'oreille pour qu'elle entende la meme chose que lui. you give me somthing

Laissant la musique l'emporter une seconde, il enfouit le visage dans le cou de Jenny. Refusant de la laisser partir sous aucun pretexte!!

Jenny aurait voulu continuer son baiser avec Mark pendant des éternités. Elle était si bien avec lui, leur front et leur nez se frolant, alors qu'elle jouait inconsciemment dans ses cheveux, ses mains derrière sa nuque. Seulement, encore une fois, sa conscience avait reprit le dessus. Pas tellement qu'elle était toujours fâchée. En fait, elle commençait à s'en remettre. Aussi rancunière était-elle, il fallait que finalement elle revienne de cette histoire, et accepte que ce soit passé et qu'elle ne peut rien y changer. Et puis, Mark s'était excusé. Près de trois ans après son retour, mais ce n'est pas comme si la demoiselle Léger lui avait laissé bien des opportunités de s'excuser, le fuyant et le boudant depuis tout ce temps. Non, bien qu'elle savait qu'il lui faudrait encore du temps pour le pardonner totalement, c'est n'est pas la raison qui la força de rompre leur baiser. Il était marié, il était papa. Et bien Jenny voulait, et souhaitait très fortement qu'il reste avec elle pour toujours, qu'ils soient ensemble comme ils auraient toujours dû être, Mark avait prit des engagements sérieux, et elle ne pouvait les foutre en l'air à cause qu'ils se laissaient aller un peu. Front contre front, la demoiselle Léger attendait sa réponse. Sans le vouloir, et un peu déçue d'être aussi... comment dire, méchante? vis-à-vis Jillian et Zoey, elles ne lui avait rien fait, elle voulait que Mark lui dise que ce n'était qu'une erreur, qu'il ne l'avait jamais oublié. "Regarde autour de toi une seconde. Est-ce que tu vois Jill' quelque part? Ou Zoey?... Non, alors oublis-les trente secondes." Jenny ne décolla pas son front de celui de Mark, mais hocha la tête.

"Je sais bien..."

Mais. Elle avait envie de lui dire que bien qu'il avait toujours été impulsif, elle était la première à le savoir, mais la décision qu'il avait prise en épousant Jillian était sérieuse, il ne pouvait plus se permettre d'être impulsif, surtout avec une petite fille sous les bras. Quand il avait promit devant le curé de chérir et d'aimer Jillian, jusqu'à la mort, ce n'avait pas pu être impulsif. Et c'était ce que regrettait Jenny. Il ne pourrait jamais être totalement là pour elle, l'appuyer, être à ses côtés lorsqu'elle a des problèmes. Car il devait être à ceux de Jill'. Cependant, un deuxième "mais" entrait en jeu. Mark l'avait dit de lui même, ni sa femme ni sa fille n'était présent ce soir-là. Elle pouvait bien laisser la conscience de côté, elle qui est d'habitude si désinvolte, et profiter de ce moment avec Mark, ils verraient plus tard ce qu'ils feraient. Alors qu'elle réfléchissait toujours, Jenny sentit le front du jeune homme se détacher du sien, sa nuque s'éloignant de ses mains. Il se redressa, et la demoiselle Léger ne put empêcher un léger soupir, à peine auditible. Sa conscience à lui l'avait finalement rattrapée, il allait lui demander de partir, il regrettait sans doute de l'avoir embrassé... Mais alors qu'elle se morfondait, elle sentit Mark venir s'installer derrière elle, et glisser ses bras autour de sa taille. Avec un sourire, elle laissa sa tête reposée contre son torse, et ferma les yeux, appréciant l'odeur familière, cette sensation familière lorsqu'elle est avec lui. Il lui glissa alors un écouteur dans l'oreille.

Qu'est-ce..?

Mais elle s'interrompit en entendant la chanson jouer. You Give Me Something, de James Morrison. Elle adorait cette chanson. Refermant les yeux, elle relâcha de nouveau sa tête contre son torse, et de sa main gauche, la non-blessée, alla glisser ses doigts entre ceux de Mark, entourant sa taille. Elle se laissa bercer par la musique et ses sentiments.

'Cause you give me something
That makes me scared, alright,
This could be nothing
But I'm willing to give it a try,
Please give me something
'Cause someday I might know my heart.

Rendus au refrain, elle sera un peu plus fort la main de Mark, dégagea la tête de celui-ci de son cou, pour lui faire face, et le regardant dans les yeux, lui sourit paisiblement.

"Tu m'as manqué...

You already waited up for hours
Just to spend a little time alone with me

Se retournant de nouveau, Jenny calla ses genoux contre sa poitrine, et se réfugia entièrement entre les bras de Mark. Elle avait toujours un peu froid, mais ne voulait brisé la magie du mouvement.

This could be nothing
But I'm willing to give it a try,
Please give me something...

Jenny n'avait aucune obligation de continuer sa phrase il connaissait deja les mais qui allait suivre. Il n'avait pas besoin de les entendre. Il se les avait repeter a lui meme depuis les derniere annees. Depuis qu'il etait revenu a Acadia tout avait change avec Jill' et ce n'etait pas parce qu'il pensait toujours a Jenny. Jill' prenait ses distance et plus elle prenait ses distances plus il pensait a Jenny, donc... Il connaissait par coeur toutes les raisons humainement possible pour prendre ses jambes a son coup et partir encore une fois. Tout ca c<est en cause de leur parents. S'ils n'etaient pas mort il n'aurait pas eu a revenir. Il n'aurait pas revu Jenny te ne l'aura pas blesser en cause des decision qu'il avait pris.

Il adorait Zoey et pour rien au monde il ne voudrait la perdre, mais a ses yeux Jill' commencait a prendre une apparence plus...facultative dans sa vie. [Desole!! C'est mechant et petit, mais bon...C'est Mark et les mysteres de son coeur tortueux. blushing

] Surtout depuis qu'elle semblait ailleurs elle aussi. Il passait donc beaucoup plus de temps avec la petite maintenant qu'ils etaient a Acadia. Il voulait la proteger de cette guerre, mais comment ferait-il pour la proteger de lui meme?

"Je sais bien..."

Chaque soupir lui fendait le coeur et lui confirmait que leur relation ne pourrait revenir comme avant. Plus rien n'etait pareil. Il devrait sa battre pour retourner ou il avait ete. Chose qui ne pourrait jamais arriv/ il le savait, mais comment ne pas profiter du moment alors qu<ils avaient ete eloigne pendant si longtemps? Pour l'instant il avait besoin de la serrer dans ses bras de la convaincre qu'il etait la et ne disparaiterait pas cette fois ci.

Une fois installe derriere elle, il fut content de voir qu'elle se laissait aller contre lui. De cette facon, il la tenait serrer contre elle. Il sentit Jenny serrer sa main, alors qu'ils entraient dans la partie de la chanson qui les concernaient le plus. Du moins du point de vue de Mark! Mais le sourire paisiblement de Jenny le ramena sur Terre. Loin de ses interpretation!!

"Tu m'as manqué...

Il l'embrassa doucement avant de lui repondre.

- J'avais pas realiser comment tu m'avais manquer aussi?

Ce qui etait la pure verite. Il n'avait pas realiser avant de revenir a Acadia.

La nuit était totalement tombée. Seulement le feu, auquel faisait face Jenny et Mark éclairait la forêt du Mont Canneldis. Au dessus de leur tête, le ciel était entièrement dénudé de nuages, ils voyaient donc les milliers d'étoiles, qui brillaient particulièrement ce soir-là. Réfugiée de sa peur du noir et du froid dans les bras de Mark, Jenny regardait les étoiles en souriant. Elle serrait toujours fort la main du jeune homme dans la sienne, et relâchée contre son torse, ne pouvait s'empêcher d'être plus heureuse qu'elle ne l'avait été durant ces dernières années. Cet instant semblait magique, et il était tellement parfait, c'en était surréel. Après plusieurs années séparés, ils se retrouvaient, et trouvaient en même temps la force de se pardonner, et d'oublier les obstacles qui les séparaient l'un de l'autre. Bien sûr, plus rien ne serait comme avant, c'était évident, et ils n'étaient même pas sûr de ce qui se passerait le lendemain. Tout celà sera sans doutes très difficile, Jenny savait pertinemment qu'il ne pouvait se séparer de ces responsabilités de mari et de père que pour elle. Mais ce soir, ce soir ils en profiteront. Ils feraient comme si de rien n'était, comme si rien n'avait changé. Ils profiteront du moment présent. Les conséquences et les problèmes viendraient plus tard. Mais ils ne devaient, ni ne voulaient se soucier de celà pour le moment.

La chanson continuait toujours de jouer, elle semblait durer une éternité, et ce n'était pas pour déplaire à la demoiselle Léger. Elle l'adorait, et interprêtait merveilleusement bien les sentiments qu'elle ressentait au même moment. Après s'être tournée pour avouer à Mark qu'il lui avait manqué, celui-ci l'embrassa doucement. Jenny ne put empêcher un sourire, ce soir était exactement comme toutes leurs autres fois ensemble. Quand ils restaient simplement des heures dans les bras l'un de l'autre sans rien se dire, car ils savaient bien que celà ne servirait à rien.

"J'avais pas realiser comment tu m'avais manquer aussi" Jenny ne put empêcher de nouveau quelques larmes. Elle ne l'avait pas voulu, après tout elle était heureuse, en ce moment, mais c'était un trop plein d'émotions. Il lui avait tellement manqué, comment avait-elle fait sans lui? Elle l'embrassa de nouveau, puis reposant sa tête contre son torse, eut un frisson. Elle était complétement gêlée.

"Brrr, je suis complétement gêlée...

Elle eut un petit rire, et secoua la tête, la reposant contre le torse de Mark. Il lui avait dit un jour qu'il voulait la voir rire plus souvent. Il venait de lui donner des raisons de le faire...

Oui, elle lui avait manqué. Elle lui avait manqué au début quand il piquait des crises de nerfs dans son nouveau collègue. Personne n’était là pour le calmer à Dublin ou pour l’empêcher de prendre un fix tout les soirs. Il avait passé d’une fille à l’autre pour oublier celle qu’il avait lâchement abandonnée chez lui. Il n’avait pourtant pas réussit à le faire. La seule chose qu’il avait réussit à faire s’était la remisée dans un coin sombre de sa mémoire. Elle n’était pas en évidence, il n’en parlait jamais, mais elle était toujours là dans sa tête. Ternissant son sourire, le forçant à boire quelques verres de plus, prenant un fix de plus. Tout ça pour oublier !! S’il avait su qu’il lui avait suffit d’arrêter de faire autant d’effort pour l’oublier pour recommencer à vivre, il l’aurait fait bien avant. Mais il n’avait recommencé à vivre normalement qu’avec l’arrivé de Jillian dans sa vie. Elle le tenait occupé, l’empêchait de se battre trois fois par jour. Elle faisait en Irlande ce que Jenny avait fait pour lui à Acadia. Peut-être pour cette raison qu’il l’avait aimé. Parce que bien que la situation présente puisse dire le contraire. Il aimait Jill. Plus comme il l’avait aimé à une époque, mais il l’aimait quand même. Seulement en revenant ici il avait retrouvé la vraie Jenny, pas une remplaçante.

Il baissa les yeux pour la regarder. Elle était magnifique comme toujours. Il remarqua un peu tard les larmes qui perlaient sur ses joues. Un peu paniqué, il les essuya comme il l’avait fait quelque minute plutôt.

-Hey, hey !! Pourquoi pleures-tu ?

Elle l’embrassa à nouveau le laissant un peu confus. Elle pleurait et puis elle l’embrassait. « Toujours aussi dur à suivre » se dit-il. [C’est un gars !! Il est pas supposé tout comprendre !! PTDR devilish

]

"Brrr, je suis complétement gêlée...

Sans dire un mot, il essaya d’attraper son sac. Bien sur, ses efforts étaient vains. Il savait que son sac était trop loin. Il ne voulait seulement pas quitter Jenny. Comme si s’éloigner d’elle une seconde la ferait disparaitre. Il finit tout de même par se lever quand il la sentit frissonner contre lui. Il enleva son écouteur et donna le mp3 à Jenny pour qu’elle puisse continuer à écouter. Il récupéra une couverture dans la tente et prit son temps pour emmitoufler Jenny avant de reprendre la position exacte qu’il avait quelques secondes auparavant.

-Sais-tu quoi ? lui demanda-t-il en souriant. Je pensais que toutes les fois ou on a campé ici t’aurais appris…Mais non !

Il la taquinait comme toujours sur son habillement. Jenny était clairement une fille de ville, mais il avait toujours apprécié l’effort qu’elle faisait pour venir le rejoindre chaque fois qu’il en avait eu besoin.

-Merci, murmura-t-il à son oreille avant de l’embrasser dans le cou.

Il avait toujours adoré faire ça. Chatouilleuse comme elle était, elle finissait toujours par éclater de rire.

''Hey, hey !! Pourquoi pleures-tu ?'' Jenny ne put empêcher un sourire, comme elle n'avait put empêcher ses larmes quelques secondes auparavent. Jamais avant ce soir, elle ne s'était rendu compte d'à quel point Mark lui avait manqué. Énormément, elle en était déjà sûre, mais se retrouver dans ses bras ce soir lui faisait prendre conscience de tout le temps qu'ils avaient passés séparés et tout ce temps qu'il lui trottait dans la tête. La demoiselle Léger ne s'était jamais réellement remit de cette histoire. Ses notes chutaient de plus en plus, et son côté fêtard des Léger quand à lui augmentait, et il était maintenant question d'une miniscule dépendence à l'alcool. La faute n'était pas celle de Mark, évidemment, mais sans son départ, Jenny ne serait pas tombée dans un tel état. Heureusement, ils étaient maintenant ensemble, et bien que ses notes soient toujours basses, la demoiselle Léger continuait ses études à l'Université. C'est donc tout ce lot de bonheur et de chance qui fit pleurer Jenny, sous le coup de l'émotion. Mais Mark avait raison de ne pas comprendre, car même si des larmes perlaient ses joues, jamais Jenny n'avait été si heureuse. Elle n'aurait rien changer à la situation, rien, seulement que le temps s'arrête et qu'il passe le reste de leur temps ensemble. Pour toujours.

Elle ne pouvait non plus s'empêcher de frissonner. Mais pour d'autres raisons. Il faisait évidemment moins de zéro, et bien qu'elle ait aux pieds des bas secs et chauds, ils restaient sans bottes, et elle était complétement gêlée. Lorsqu'elle l'annonça à Mark, avec un rire, elle le sentit s'étirer derrière elle. Il se leva, incapable de rejoindre son sac, et Jenny lui sourit alors qu'il déposait les écouteurs sur ses oreilles. Évidemment, une nouvelle chanson était commencée maintenant, et c'était une autre des préférées de la demoiselle. Les paroles ne s'appliquaient pas à la situation, mais le titre de la chanson, oui. Never Too Late. Jamais trop tard pour pardonner, jamais trop tard pour aimer et jamais trop tard pour profiter à fond du moment présent.

Mark revint, et l'emmitoufla dans une immense couverture. Jenny rigola, se blottit contre l'édredon, et délicatement, rendit un des écouteurs au jeune homme. La demoiselle Léger reposa sa tête contre le torse de Mark, l'enserrant par derrière, et elle ferma les yeux. Pour la première fois depuis des mois, elle se sentait bien, en sécurité et confortable. Alors qu'elle se laissait bercer par la nuit froide et la mélodie de la musique qui continuait, Jenny entrouvit les yeux, juste à temps pour surprendre un sourire de Mark. ''Sais-tu quoi ? Je pensais que toutes les fois ou on a campé ici t’aurais appris…Mais non !'' Jenny rigola, et secoua la tête.

''Apprendre quoi au juste?''

Elle eut une fausse mine d'ange, et rigola un peu.

''Si tu parles de mon habillement, je te ferais remarquer que je n'étais pas venue ici pour camper, mais pour faire une ballade avant de rentrer chez moi avant de dormir. La faute n'est pas la mienne!''

Elle tenta une mine sérieuse une seconde, mais ne put empêcher un sourire, rieur et enfantin, et un éclat de rire cristalin. Calmée, elle retourna se réfugier dans ses bras, fermant les yeux. ''Merci'' Jenny sourit, et leva les yeux vers lui, avant de serrer sa main fort, entrecroisant leurs doigts. Pas besoin de parler, elle n'avait pas besoin de savoir pourquoi il lui disait merci. Elle appréciait, peu importe la nature.

''À toi aussi... pour être ici ce soir...''

Elle sourit, et déposa sa tête contre lui. Mark commença alors à l'embrasser dans le cou. Jenny eut un sourire, et quelques secondes plus tard à peine, éclatait pour la énième fois dans la soirée, beaucoup plus à l'ordinaire, en état de sobriété du moins, d'un rire séduit. Elle tourna sa tête pour faire face à l'aîné des Leblanc, puis déposa son front contre le sien, plongeant son regard dans le sien.

''Tu sais bien que j'ai toujours été chatouilleuse!''

Elle avait le don de le mélanger. Une seconde, elle fond en larme et la suivant, elle rit. Mark secoua la tête, découragé. « Ok, j’abandonne !! J’essais plus de comprendre les femmes !! Trop compliqué !! Même une chirurgie neurologique serait moins compliquée qu’essayer de la comprendre. » se dit-il en soupirant. « Autant rien dire et faire comme si de rien n’était.»

Depuis son retour, Mark avait entendu beaucoup de chose, de rumeur, d’histoire. Il ne voulait pas vraiment il prêtait attention. Il savait que la plupart du temps rien de tout ça n’était vrai. Il avait entendu des choses horribles. Des récits de fêtes qui tournent mal de la part des jumeaux Léger. Des histoires…Pleins d’histoire qu’il se refusait de croire. De cette façon, il niait la responsabilité qu’il pouvait avoir dans ses histoires. Il niait la responsabilité qu’il pouvait avoir dans les échecs scolaires de Jenny et de sa nouvelle tendance à la fête. Bon, il préférait ne pas croire, même si la source était sur. Ça lui faisait simplement trop mal de savoir qu’elle avait commencé à avoir des problèmes quand lui avait fugué.

Quand il était revenu, voyant qu’elle le fuyait toujours et qu’elle ne le laisserait pas approcher de sitôt, il alla prendre des nouvelles ailleurs. Les jumeaux étant une bonne source, ainsi que sa sœur Lena qui était proche de Jenny. Il avait entendu beaucoup de chose et avait du justifié ce nouvel intérêt pour Jenny. Il n’était pas encore prêt à avouer qu’ils avaient été très proches avant qu’il ne parte en Irlande. Il avait donc inventé des excuses. Les rendant le plus plausible possible, mettant ça sur le compte de son rôle de grand frère qu’il avait abandonné en partant et qui semblait lui être retombé sur les épaules dès qu’il avait mit un pied à Acadia.

''Apprendre quoi au juste?''

-Apprendre qu’il te faut de bonnes chaussures de randonnée, Princesse.

''Si tu parles de mon habillement, je te ferais remarquer que je n'étais pas venue ici pour camper, mais pour faire une ballade avant de rentrer chez moi avant de dormir. La faute n'est pas la mienne!''

-Et je parie que si je descends dans le sentier je vais trouver tes bottes d’une manque qui me sera probablement inconnu près des rochers à mi-chemin. Je me trompe ?

Son rire retentit dans ses oreilles. En cet instant, il ne pouvait penser à un plus beau son dans ce monde. À part peut-être le rire de Zoey…Mais c’est peut-être !! Refugiée dans ses bras de cette manière, elle paraissait quasiment heureuse. Ça lui faisait un bien fou de la voir sourire et rire.

Elle était adorable, malgré ses tendances de fashionista. Lui pourrait devenir un ermite et vivre dans une cabane au beau milieu des bois, séparé du monde entier qu’il n’en souffrirait aucunement. Il doutait que Jenny survivre à une séance de camping de plus d’une nuit.

''À toi aussi... pour être ici ce soir...''

Tandis qu’ils se retrouvaient encore front contre front, il brisa brièvement le contact pour l’embrasser dans le cou de la même façon. Seulement pour le plaisir de l’entendre rire à nouveau. Il glissa les mains sous la couverture, ignorant l’air froid qui l’engouffrait dans l’ouverture et posa les mains sur la taille de la jeune femme.

''Tu sais bien que j'ai toujours été chatouilleuse!''

-Justement…Raison de plus pour en profiter, dit-il en souriant et se mettant à la chatouiller sous la couverture.

Les femmes sont toujours difficile à comprendre, car d'ordinaire, elles montrent plus leurs émotions. Seulement, Jenny est encore plus expressive de ses états d'âme, surtout avec Mark, que n'importe qui, et le jeune homme était très renfermé, ce qui offrait un heureux contraste. Tout comme les sentiments qui l'habitaient. Elle l'aimait toujours, plus aucun doute, et apparement, il n'était pas indifférent de son côté. La question restait si il était prêt à laisser tomber sa femme pour elle? Et aussi, si Jenny accepterait qu'il fasse cela. Seulement ce soir, elle oubliait tout. Tout, tout, tout. Ce qui l'avait tourmenté pendant des mois en entier, la colère qu'elle ressentait pour Mark, cette peine toujours présente du décès de ses parents, des millions et des millions de choses. Et c'est ça la meilleure chose dans ses rencontres avec l'aîné des Leblanc. Il avait le don de tout lui faire oublier, ses soucis et ses problèmes, lui changer les idées, ou tout simplement la réconforter lorsqu'elle en avait besoin. La demoiselle Léger ne put empêcher un petit froncement de sourcils, invisible pour Mark. Elle comprenait maintenant pourquoi elle avait été en colère si longtemps avec le jeune homme. Il ne l'avait jamais consolé à la mort de ses parents...

Mais tout ceci était loin. Trop loin pour qu'elle s'en fasse, pour qu'elle fasse des histoires avec. Et puis, elle ne voulait pas. Elle était là, maintenant, dans ses bras, et ne voulait surtout pas qu'il parte, ou qu'il desserre son etreinte. Certes, il avait été la cause de ses problèmes. C'était évident que c'était après son départ que tout avait commencé à aller de plus en plus mal pour la jeune femme. Mais elle ne pouvait pas mettre tout le blâme sur lui. Il lui avait fait mal, oui. Cependant, il avait été, et était sans doute encore aujourd'hui, la raison de milliers d'instants de bonheur, de joie et de paix intérieure. Et en son fort, Jenny espèrait qu'il en ait été de même. Qu'elle ait été celle qui le consolait, le réconfortait, le consolait... Peut-être avait-il trouvé en Jillian cette personne, mais si la demoiselle Léger l'avait été, à l'époque qu'ils étaient ensemble, elle en serait très réjouie. Elle voulait qu'il sache qu'elle aurait toujours été là pour lui, qu'elle l'aurait soutenu, et tout. Il aurait seulement dû lui en parler. Elle l'aurait laissé filer, ou elle l'aurait accompagné, peut importe. Mais qu'il ait assez confiance pour lui dire. Ou du moins, qu'il en prenne la peine. Mais encore une fois, c'était trop loin pour en vouloir. Elle devait lui prouver qu'elle était adulte et qu'elle pouvait le pardonner. Et c'était fait...

"Apprendre qu’il te faut de bonnes chaussures de randonnée, Princesse." Le coeur de la demoiselle fit un bon. Ça peut sembler anodin, superciel, enfantin ou peu importe, mais se faire appeler Princesse fait toujours plaisir. On se sent spéciale, appréciée, bref un simple petit mot, sortit sans réfléchir, inconsciemment mais qui apporte un tel bonheur, un petit remède contre la déprime. Et dans la situation, ce n'est que plus significatif. Jenny sourit doucement, et serra de nouveau ses doigts encroisés avec ceux de Mark. Elle se tourna vers lui, et secoua la tête avec un petit air joueur.

"De un, je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de souliers de randonnée, je ne fais pas de randonnée. Et ensuite, ça ne fait pas de belles jambes..."

Elle rigola doucement, tout en fixant Mark, qui lui, la regardait, visiblement amusé. "Et je parie que si je descends dans le sentier je vais trouver tes bottes d’une manque qui me sera probablement inconnu près des rochers à mi-chemin. Je me trompe ?" Là encore, le coeur de Jenny fit un bon. Il se souvenait. Il se souvenait qu'elle enlevait toujours ses bottes, les cachaient derrière les rochers dieu sait pourquoi, car c'est rare d'entendre parler de vol de bottes dans la forêt. Jenny eut un sourire, et hocha la tête.

"Comme toujours..."

Son ton n'était pas mélancolique, ou regrettant les choses qui s'étaient passées. Simplement doux, comme un murmure. Après un contact front contre front, il se mit à l'embrasser dans le cou, et bien que ce ne soit pas désagréable, Jenny avait toujours été des plus chatouilleuses. Elle rigola, et il glissa alors au travers de la couverture pour glisser ses mains sur sa taille. "Justement…Raison de plus pour en profiter" La demoiselle Léger eut un petit mouvement de surprise, et ne put s'empêcher de rire lorsqu'il la chatouilla. Elle glissa alors ses mains hors de la couverture, et voulut le repousser par les épaules, pour qu'il arrête de la chatouiller, mais sa main lui faisait mal. Bien sûr. Elle avait oublier pour un moment qu'elle avait une coupure à la main. Regardant le bandage, couvrant le blessure faite avec le bouteille de Vodka, Jenny eut soudain un air grave, et se tourna vers Mark, avec un regard compatissant.

"Qu'est-ce qui t'as mis si en colère ou en peine pour que tu viennes boire seul dans la forêt?"

Elle ne cherchait pas la confrontation. Mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquièter, même si elle savait que ses petites questions ne plairaient sans doute pas à Mark.

"De un, je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de souliers de randonnée, je ne fais pas de randonnée. Et ensuite, ça ne fait pas de belles jambes..."

Il soupira. Voilà la raison pour laquelle ils s’entendaient si peu au début. Tout simplement parce qu’elle avait ce côté superficielle que Mark avait de la difficulté à supporter. Il avait finit par voir qu’elle n’était pas qu’une fashionista pourri gâtée, mais de toute évidence elle était une fille de ville.

-Le but d’une paire de botte de randonné est de t’empêcher de devoir m’emprunter des bas chaque fois que tu viens me rejoindre ici et non de et fais de belle jambe. Et puis je suis d’avis que même avec des bottes de randonnée tu aurais de belle jambe…

Il s’arrêta une seconde, tandis que l’image de Jill lui revenait en mémoire. Qu’est ce qui lui prenait ? Il était marié et père. Il avait de responsabilité. Il… Aimait une autre femme que la sienne. Ça il ne pouvait pas dire le contraire. Il ne pouvait pas nier que ses sentiments pour Jenny était plus fort que ceux qu’il avait présentement pour Jill’. Leur relation avait changé, leur sentiment de même. Ils ne l’avaient pas voulut, mais s’était arrivé. D’un autre côté, Jenny aussi avait énormément changé. Il ne pouvait pas vraiment dire de quel façon, mais il savait qu’elle avait changé. Sa façon d’être trahissait une hausse de maturité. Ce qui été normal, non, depuis six ans ?

"Comme toujours..."

Il se contenta de sourire, content de voir qu’il pouvait toujours aussi bien la deviner. Elle n’était pas prévisible loin de la seulement quand elle avait une habitude elle n’en démordait pas. Sa ténacité avait toujours été un trait qu’il admirait chez elle. Cette ténacité leurs avaient parfois causé quelques problèmes et provoquer quelques affrontements, mais il était conscient que s’était le risque qu’il courait en fréquentant quelqu’un qui lui était si semblable. Jamais ces confrontations n’avaient réussit à lui faire oublier comment il l’aimait cependant. J’aimais elle ne l’avait mit hors de ses gonds assez pour lui faire oublier l’effet de son sourire ou l’effet de son rire. Il se sentait vivant dans des moments comme ça. Vivant comme il ne l’avait pas été depuis longtemps.

Il sourit dans son cou tandis qu’elle rigolait comme une gamine. Pour quelques instants plus tard éclaté de rire sous la séance intensive de chatouille qui lui faisait subir. Elle essaya de l’arrêter, blessant sa main coupée par mégarde. Il remarqua aussitôt son regard triste comme si quelque chose venait de lui revenir en tête. Il fronça les sourcil redoutant les prochaines paroles de Jenny.

"Qu'est-ce qui t'as mis si en colère ou en peine pour que tu viennes boire seul dans la forêt?"

Brusquement, il se leva, la laissant sur la souche avec la couverture. Il avait toujours détesté cette question qu’elle lui posait à chaque fois qu’elle venait le rejoindre ici. Il avait oublié ce détail, mais comment lui avouer que pour une fois il n’était en colère contre personne d’autre que lui-même ? que présentement il se jetterait avec plaisir dans l’endroit le moins profond de la chute du Diable ?

Il enfouit les mains dans les poches de son jeans qui datait de Matusalem, souhaitant que la bouteille de vodka éclater sur le sol se rematérialise par miracle. Il tourna le dos à Jenny. Refusant de voir en face tout le mal qu’il avait causé en partant six ans plutôt. Il culpabilisait de ne pas avoir été là quand ils avaient eu besoin de lui. Combien de fois son père lui avait-il répéter qu’ils étaient tous de la famille ? Qu’ils étaient tous sous SA responsabilité, au même titre que Lena et Thomas.

Lorsque Jenny eut fini sa tirade sur le pourquoi de sa non-possession de bottes de randonnée, elle entendit le soupir de Mark, encore logé dans son cou. Elle ne put empêcher un sourire, ça l'amusait de voir comment ça l'énervait. Pas tellement qu'elle s'amusait à le faire fâcher ou à chercher les embrouilles, elle savait que le jeune homme avait la mêche plutôt courte, mais c'était une des raisons pour laquelle ils ne s'aimaient pas avant. Elle avait toujours crût que Mark était un jeune homme beaucoup trop simple pour elle, mais ils avaient réussi à s'entendre malgré ce vilain trait de caractère chez Jenny. Et puis Mark avait raison, elle n'était pas une fashionnista pourrie gâtée, mais plutôt une jeune femme qui aime bien paraître. Certains psychologues en herbre pourraient voir cela comme un manque de confiance et un désir de vouloir bien paraître pour se faire apprécier et aimer des autres, mais ils ont totalement tord. Bon, un peu tord... "Le but d’une paire de botte de randonné est de t’empêcher de devoir m’emprunter des bas chaque fois que tu viens me rejoindre ici et non de et fais de belle jambe. Et puis je suis d’avis que même avec des bottes de randonnée tu aurais de belle jambe…" Jenny eut un sourire, et secoua la tête. Elle haussa les épaules, et prit un air faussement innoncent.

"Dans ce cas, on ira en acheter ensemble bientôt!"

Elle rit un court moment. L'idée de Mark qui l'accompagne lors d'une de ses virées folles de magasinage n'est pas prête d'arriver. Premièrement parce que le jeune homme n'accepterait sans doute jamais de venir avec elle, mais ensuite, elle l'imaginait mal aller voir sa femme, l'avertir qu'il sort pour aller magasiner avec sa petite amie d'enfance, qu'il a embrassé tout dernièrement... Et Jenny ne voulait pas qu'il mente à sa femme, et bien que sa conscience la laissait finalement en paix, elle savait que ce qu'il faisait n'était pas bien du tout, et que la demoiselle Léger n'était pas totalement blanchie de toutes fautes... Elle savait très bien que dès la prochaine fois qu'elle les verrait ensemble, elle se sentirait mal, et troublée, mais pour le moment, elle oubliait tout cela. C'était sa soirée avec Mark, et Jillian n'était pas là. Jenny en profiterait.

Tout allait bien. Ils se retrouvaient, s'entendaient et se devinaient toujours aussi bien, Jenny ne pouvait s'empêcher de rire et sourire, de l'embrasser, et bien qu'elle était horriblement chatouilleuse, cela ne lui déplaisait pas qu'il la chatouille ainsi. Elle se sentait revenir en arrière, quand ils étaient encore ensemble, comme si rien ne s'était produit. Comme si les six dernières années s'étaient effacées en une soirée, après l'échange d'un seul baiser. Mais bien évidemment, cela ne pouvait pas durer. Ils s'étaient souvent chicanés, pour diverses raisons, et ce soir ne serait sûrement pas l'exception. Jenny ne pouvait pas se la fermer une seconde, apparemment, c'était au-dessus de ses forces. Pourquoi n'avait-elle pas pu se taire?

Après qu'elle lui ait posé la question, la demoiselle Léger sentit tout de suite un froid. Sans lui répondre, Mark se leva, s'éloigna et lui tourna le dos. Jenny se tourna vers lui, et soupira, avant de cacher sa tête entre ses genoux. Elle ne supportait pas quand ils étaient ainsi, en froid, surtout après ce qu'ils avaient réussi à surmonter. Et elle n'avait pas pû garder sa stupide question, sachant pertinemment que cela énervait Mark, pour elle, non, elle avait dû faire une bétise encore. Enfonçant son menton dans ses genoux, fixant le dos de l'âiné Leblanc avec un air triste, Jenny serra les lèvres, ne voulant pas dire quelque chose qui l'énerverait encore plus.

"Mark..."

Elle ne finit pas sa phrase, et ne put empêcher une larme solitaire. C'était exactement comment ça c'était passé la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Jenny ne l'avait pas fermé, lui avait posé la question, et comme d'habitude, Mark s'était refroidi. Seulement, même après que Jenny ait changé de sujet, l'ai demandé de s'excuser, il était resté froid. Résigné, la demoiselle Léger était partie, lui promettant de venir le voir le lendemain. Mais ça ne se fit pas. En effet, le lendemain, Mark était rendu en Irlande...

Bien décidée de ne pas le laisser filer, de ne pas les laisser fâcher et triste, Jenny se leva piteusement sur ses pieds, entourant la couverture autour d'elle, complétement gêlée, maintenant qu'elle n'avait plus Mark pour l'entourer de ses bras. Elle marcha doucement jusqu'à Mark, se plaça face à côté de lui, le regardant même si il fixait ailleurs, et glissa sa main dans la sienne, serrant leurs doigts entrecroisés. Elle appuya sa tête contre son épaule, le jeune homme étant beaucoup plus grand qu'elle, et tenta un contact visuel.

"Excuse-moi, je ne voulais pas... Je sais que ça te dérange toujours... J'aurais dû savoir."

Mark s'était rappelé qu'elle enlevait toujours ses souliers. Il s'était rappelé qu'elle arrivait presque toujours gêlée. Il se rappelait qu'elle était chatouilleuse. Et elle, n'était même pas capable de se souvenir à quel point ses questions l'agaçait.

"Dans ce cas, on ira en acheter ensemble bientôt!"

Le sourire de Mark s'éffaça à cette idée. Parce que si la conscience de Jenny la laissait finalement tranquille la sienne commençait à le torturer. Et il detestait cette impression. Ne regrettait que très rarement ce qu'il faisait, puisqu'il y pensait toujours une éternité avant de passé à l'action. Et puis Jenny n'avait jamais été une erreur. Même présentement, il ne regrettait pas de l'avoir embrasser. Seulement sa conscience lui rafraichissait la mémoires avec des images de Zoey le matin même avec sa mère dans la cuisine pour le petit déjeuner.

Il serra un peu plus Jenny dans ses bras comme si le fait de la tenir plus fort contre lui pouvait l'aider à éloigné les souvenirs de sa famille une seconde.

Inévitaleblement, la raison de sa présence ici avec une pleine bouteille de vodka. Par quoi pouvait-il commencer? Par le fait qu'elle était toujours dans sa tête, jusqu'à le distraire en classe. Qu'il s'inquiétait pour son couple vu l'attitude de Jill' ces derniers temps!! Qu'il avait eu une proposition pour faire son internat à Dublin dans un hopital renommé.

"Mark..."

Il passa une main sur son visage en soupirant. Il aurait aimé la mettre au courant, mais la dernière fois qu'il avait parlé de retourné à Dublin en farce sa soeur lui avait fait une crise de panique.

"Excuse-moi, je ne voulais pas... Je sais que ça te dérange toujours... J'aurais dû savoir."

-Tu me déranges pas, sit-il d'une voix sérieuse, les sourcils froncés et des plis soucieux étaient apparut sur son front. C'est juste que...

Allait-il vraiment lui dire? Lui dire qu'il avait le choix de repartir à nouveau. De retourner à la vie qu'il avait auparavant.

-Je...Oublie ça!! Ça va mieux maintenant que t'es là, finit-il par dire en l'embrassant sur le front.

[Désolé pour le petit poste!!]

"Tu me déranges pas... C'est juste que..." Jenny soupira. Elle ne s'éloigna pas de Mark, restant collée contre lui, mais toute trace de sourire s'effaça. Sa question avait certes gâchée leur moment, mais maintenant, il était apparent que le jeune homme lui cachait quelque chose. Ses rides sérieuses et son expression troublée en était la preuve. Et puis, et surtout, sa conscience semblait avoir reprit le dessus. La demoiselle Léger l'apperçut immédiatement, autant par ses gestes un rien las, ses manies élgoinées. Sa voix et son expression étaient beaucoup trop sérieuses. La magie s'était simplement dissipée. Et bien que cela désolait Jenny, c'était inévitable. Ils n'auraient pas put passer une soirée sur un petit nuage comme ça. Avec une femme, une fille, un passé, des chicanes, c'était impossible de faire comme si de rien n'était, ne serait-ce que pour le temps d'une soirée. Malgré la couverture sur ses épaules, la jeune femme avait froid de nouveau. Elle ne regrettait pas d'être venue ce soir, mais maintenant, la situation serait sans doute encore plus compliquée, maintenant qu'elle était convaincue qu'elle ne l'oublirait jamais. "Je...Oublie ça!! Ça va mieux maintenant que t'es là" Jenny tenta un petit sourire, et hocha la tête.

"Tant mieux alors..."

Puis, elle se détacha lentement de Mark, resserant la couverture autour de ses épaules. Ça lui semblait déplacé de rester ainsi collée contre lui. À terre, elle trouva le lecteur MP3, sans doute tombé sans qu'ils ne s'en rendent compte. Sans un mot, Jenny le ferma, mais elle apperçut l'heure, inscrite sur l'écran. Il était les minuits passés. Il faisait nuit noire, froid, et elle commençait à être extenuée. Elle tendit le MP3 à Mark, puis ramena son bras sous la couverture, avec un frisson. La température est toujours des plus glaciales à Acadia, particulièrement durant l'automne et l'hiver. Ramenant ses genoux contre elle, comme quand elle était encore logée dans les bras de Mark, la jeune femme ne put camouffler un baîllement. Elle essuya rapidement le dessous de ses yeux, et baîlla de nouveau. Elle devait être particulièrement miteuse en ce moment, avec ses cheveux n'importe comment, son mascara qui avait sans doute coulé partout sur ses joues, ses yeux rougis et son teint blême parce qu'elle était gêlée. Mais pour une fois, Jenny ne se souciait pas de son physique. Elle était même à des années lumières de s'en soucier.

"Je crois que..."

Elle s'interrompit, et baîlla de nouveau, discrètement. Elle voulait rentrer chez elle, prendre un long bain chaud pour filer sous sa couette, et dormir un bon douze heures d'affilées, mais elle ne voulait pas partir en même temps. Elle tripota nerveusement ses genoux, puis reprit la parole. Elle avait déjà fait assez de dommage pour ce soir.

"Que je devrais rentrer, il est tard, et je suis fatiguée, et..."

Et elle n'avait plus de raisons valables. Si seulement les deux autres l'étaient. Jenny soupira, et se leva, et eut un nouveau soupir. Comment gâcher une soirée qui s'annonçait parfaite en dix minutes.

[HJ: Désolée moi aussi!]

"Tant mieux alors..."

Elle s’éloigna de lui à son grand désespoir. Il ne voulait pas la perdre encore une fois. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il voulait la tenir dans ses bras pour le reste de la nuit. La réchauffer et ne jamais laisser cette nuit finir. Elle s’était éloigné physiquement, mais il la sentait s’éloigné autrement aussi.

Il prit le mp3 qu’elle lui tendait et le mit dans la poche de son jeans.

"Je crois que..."

-Jenny…

"Que je devrais rentrer, il est tard, et je suis fatiguée, et..."

Brusquement, il la prit dans ses bras. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il pourrait la laisser partir sans rien dire, mais elle était encore ce qui l’empêchait de retourner à Dublin en courant.

-Reste…S’il te plait.

Il détestait son ton suppliant, mais il ne pouvait se permettre de la laisser partir. Elle frissonnait et semblait morte de fatigue. La voir comme ça lui brisait le cœur et sa conscience le ramena à la réalité une fois de plus. Il était égoïste de sa part de lui demandé de rester, de prendre le risque encore une fois de la blesser. Il devait la laisser partir. C’était cruel de la retenir. Il pouvait endurer la douleur de devoir s’éloigner d’elle, mais il ne pouvait lui imposer la même chose.

Autant il avait pu la surprendre en la prenant dans ses bras plutôt, autant il prit son visage doucement entre ses mains avant de l’embrasser sur le front.

-Tu vas dire que je me répète. Tu peux partir si tu veux, mais je préférerais que tu restes.

Il soupira essayant de se convaincre de la laisser partir. De la raccompagner au Manoir Léger et de retourner dans son lit auprès sa femme. Ou s’asseoir par terre dans la chambre de Zoey et la regardait dormir toute la nuit. Mais ce qu’il voulait vraiment c’est que Jenny reste près de lui qu’il puisse la tenir dans ses bras plus longtemps.

Assise sur la souche, en un petit cocon, Jenny secoua la tête doucement. Elle n'en pouvait plus. Elle n'en pouvait plus d'être là et d'essayer de faire comme si de rien n'était. Comme si Mark n'était jamais partit en Irlande, pour revenir marié et père. Elle n'en pouvait plus de revivre leurs moments ensemble, lorsqu'ils se chicanent, ou sont tendus, comme en ce moment. Et elle n'en pouvait plus de ne pas pouvoir se décider. C'était pourtant simple. Partir, rentrée chez elle, ou non. Et pourtant, elle ne pouvait faire un choix. Elle voulait dormir, retrouver son lit chaud et confortable, prendre une longue nuit de sommeil histoire d'oublier tout ce qui venait de ce passer. Mais en son fort, elle ne pouvait partir. Mark lui avait trop manqué, elle voulait en profiter, être dans ses bras, coupée du reste du monde. Et elle voulait aussi que ça s'arrange. Que tout redevienne comme avant. Seulement, c'était impossible. Et rester là en silence à réfléchir, en plus de la fatigue et du froid, n'avait que le don de l'énerver un peu plus. Toute la colère qu'elle avait gardé en elle pendant ces six dernières années commençait à bouillonner dangeureusement en elle. Debout, elle regardait Mark, attendant de savoir si elle partirait ou non. Mais alors qu'elle s'y attendait le moins, le jeune homme la prit dans ses bras et eut un ton suppliant qu'elle ne lui connaissait pas. ''Reste…S’il te plait.'' Jenny se tortilla un peu, nerveusement, et le fixa gravement.

Elle secoua la tête et leva les yeux vers lui. Sans qu'elle le veuille, des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle était extenuée, elle était incapable de tenir une telle conversation. Et pourtant, ils le devaient. Sans le vouloir, ils s'étaient engagés dans une histoire à finir, il a de cela plusieurs années. Et la fin allait peut-être inscrite ce soir. La question restait à savoir si Jenny qu'elle finisse. Il prit son visage entre ses mains, toujours avec cette douceur, et embrassa son front. ''Tu vas dire que je me répète. Tu peux partir si tu veux, mais je préférerais que tu restes.'' La demoiselle Léger ne dit rien pendant un moment. Elle avait envie de partir. De tout oublier, de voir Mark heureux avec sa petite famille, et apprendre à l'oublier progressivement. Mais elle ne le pouvait pas. Il était tellement pour elle, et si elle n'avait pas pu l'oublier en ces six dernières années, alors qu'il n'était même pas là, comment le faire alors qu'elle risquait de le croiser tous les jours. Mais qu'elle l'oublie ou non, qu'est-ce qu'elle changeait? Il était marié, et ne pourrait rien y changer. Il était père, et ne pourrait rien y changer. Est-ce que ça valait vraiment la peine de se faire souffrir ainsi, pour deux ou trois instants de bonheur, aussi intense soit-ils, alors qu'on aurait le coeur brisé de nouveau?

«Pourquoi?»

Ce mot lui avait échappé. En même temps, la question restait la même. Pourquoi resterait-elle? Pour qu'ils se chicanent encore, ou qu'ils passent un agréable moment, pour ensuite revenir à la réalité le lendemain matin? La rage qui bouillonnait en elle recommença, et elle ne put empêcher d'autres larmes, de colère celles-ci. Elle s'éloigna de Mark, et secoua la tête.

«Pourquoi? Pour que je reste, histoire qu'on se chicane, comme toujours? Ou plutôt pour que je souffre de nouveau quand tu vas devoir partir pour rejoindre ta femme?»

Son ton était plus accusateur qu'elle le voulait. Son air plus grave que ses sentiments. Mais le flot de mots se déversaient tout seul, elle n'en pouvait plus de garder tout cela pour elle.

«Te rends tu seulement compte à quel point tu es égoiste?»

Elle marqua une pause, le temps de verser quelques autres larmes.

«Désolée... Mais c'est vrai. Tu es partit, sans un mot, sans même te demander ce que je deviendrais, ou ce que je pourrais bien faire sans toi. Car, malgré tout le mal que ça a causé, et que ça va causer, je tiens toujours à toi. Je ne t'ai jamais oublié. Peut-être que pour toi, c'était seulement une petite aventure d'adolescence, peu importe, mais pour moi, c'était beaucoup plus. Je ne sais pas si tu as jamais remarqué à quel point tu me comprenais... Tu es le seul ainsi. Et tu pars. Tu me laisses seule. Super! Et comme si ce n'était pas assez, tu reviens. Marié et père... Et tu crois qu'en une soirée, je peux oublier tout ça, faire comme si de rien n'était, pour que demain, tu m'annonces que tu dois aller retrouver ta femme?!»

Jenny marqua une pause, et secoua la tête, se calmant un peu.

«Tu as toujours été impulsif. Je suis très bien placée pour le savoir. Cependant, quand tu as accepté d'épouser Jillian, quand tu as eu un enfant avec elle, tu as fais des choix définitifs. Tu as des responsabilités, et tu ne peux plus seulement faire ce dont tu as envie. Tu ne penses qu'à toi, lorsque je suis à portée de main, tu t'enfuis à l'autre bout du monde, mais quand je pense finalement m'en remettre, tu reviens me voir, et me dis de rester avec toi. Aucune pensée pour Jillian. Ou Zoey. Et même si tu y penses, tu blesseras une d'entre nous, si ce n'est pas toutes. Si tu as fais une erreur en épousant Jill', ou si ce n'est peut-être pas la meilleure décision de ta vie, tu ne peux plus revenir en arrière. Alors plutôt que de me faire souffrir à nouveau, laisse tomber. Oublie-moi. Je tenterais de faire de même de mon côté.»

À mesure que les mots sortaient de ses lèvres, elle les regrettaient aussitôt. Mais elle le pensait quand même. Elle s'en voudrait toujours si Mark écoutait ses conseils, mais il fallait qu'elle lui dise. Jenny était tellement mélangée, elle se mit à pleurer encore plus fort, et se prit la tête entre les mains.

Chaque mot, chaque phrase, chaque question. Lui brisaient le cœur et enfonçait un peu plus le couteau dans la plaie. Il savait que ce qu’il lui demandait présentement était égoïste.

You cut me down a tree
And brought it back to me
And that's what made me see
Where I was going wrong

Il savait déjà tout ce qu’elle disait pour la simple raison que sa conscience le lui avait déjà répété un millier de fois. Il avait envie de frapper quelques choses, en l’occurrence lui-même. Il était aussi enragé contre lui-même que Jenny l’était et il ne lui en voulait pas du tout d’être fâché contre elle. Elle lui avait manqué, mais rien ne pourrait effacer ce qu’il lui avait fait subir en partant six ans plutôt. Il s’en était voulut et s’en voulait encore. Il aurait aimé pouvoir tout effacer, mais malheureusement ce n’était pas en son pouvoir.

Alors plutôt que de me faire souffrir à nouveau, laisse tomber. Oublie-moi. Je tenterais de faire de même de mon côté.

You put me on a shelf
And kept me for yourself
I can only blame myself
You can only blame me

-Si c’est que tu veux, dit-il avec un trémolo dans la voix.

Il se retourna remplit son sac à dos de ses affaires, sans posée le regard sur elle. Une fois qu’il ne resta que la tente, il décida de la laisser sur place il reviendrait demain la chercher…quand Jenny serait partie !! Il s’efforçait de ne pas lui montrer comment il avait mal en ce moment. Ça ne servirait à rien. Sur un coup de tête il sortit son mp3 de sa poche et chercha une chanson. Se dirigeant vers Jenny il lui mit le mp3 dans la main et lui mit un écouteur dans un oreille avant de partir. Il l’embrassa une dernière fois et partie.

-C’est ce que tu veux, ma belle.

Avec précaution il descendait le sentier qui menait au Manoir Leblanc.

Well, that's where I belong
And you belong with me

Elle avait raison après tout. Elle avait toujours raison.

Une fois arrivé au Manoir, il fut incapable de se résigner à aller dormir dans son lit avec Jill'. Il préféra plutôt s'installer par terre près du lit de Zoey qui dormait à poing fermé. Après un moment il se leva et s'llongea aux côtés de la petite et la pris dans ses bras.

Made me realize
What I could not see

(Terminé)

» Jenny
» Jenny Léger [U.C]
» Drôle de matin [Rés Jenny]
» Dans un coin [L]
» Dans le rayon Robes ... (R - Lena)